Kangourou_by_TritonLes éco-quartiers font régulièrement l’objet de reportages dans les revues professionnelles. Dans une société où l’individualisme devient poussé à l’extrême, l’art de vivre ensemble se redécouvre. Voici un projet dans l’Est de la France qui ose dans le mélange de genres : écologie, économie, intergénération.

 

Déjà présent sur le terrain, un corps de ferme va être rénové en espace communautaire (salle de loisirs et réfectoire). L’ancien verger et un nouveau jardin partagé rassembleront les générations, activité collaborative et transmission de savoirs. Le projet va permettre aux personnes devenues âgées de rester au village, dans un logement adapté à leur besoins quand leur mobilité se réduit. La mixité intergénérationnelle favorisera l’entraide au sein de la communauté; 25 à 30% des logements accueilleront de jeunes familles ... une lutte contre la désertification rurale.

3 nouvelles constructions bioclimatiques, orientées nord-sud, complètent l’aménagement (11 logements au total).  Elles captent un maximum d’énergie solaire, gratuite, en façade sud. Des protections éviteront les surchauffes. Leur façade nord est enterrée ou semi-enterrée pour profiter d’une protection naturelle maximale. Les techniques constructives choisies reflètent cette dualité : ossature bois pour les parties aériennes et béton banché pour les parties enterrées ou semi-enterrées. Les parois lourdes procurent au bâtiment son inertie.

Les 3 concepts indissociables ventilation – isolation – étanchéité font naturellement partie intégrante du projet : 

  • La ventilation sous forme de VMC double flux themodynamique assure le chauffage.
  • L’isolation fait appel à de la fibre de bois et de l’ouate de cellulose pour l’ossature bois et du polystyrène pour les structures en béton.
  • L’étanchéité à l’air a été soignée comme l’ont montré les résultats des tests d’étanchéité (0,3 volume/heure à 50 Pascal).

 

Logement adaptable ou habitation kangourou, voici un autre exemple, en Belgique. 

Un père de famille est propriétaire d’un pavillon dans les environs de Gand. Le coût de l’immobilier est tel dans la région que sa fille ne peut acquérir ou faire construire sa propre habitation. Qu’à cela ne tienne, la solidarité joue, le logement s’adapte. Voici le pavillon coiffé d’un étage : les parents au rez, leur fille et sa famille, dans l'extension. Proximité et indépendance sont les deux atouts de cette habitation bi-familiale qui, une fois repeinte, semble faire partie du quartier depuis toujours. 


Je pense que ces projets combinés sont promis à un bel avenir. L'habitat participatif, écologique et économe en énergie génère des créations fortes à dimension humaine et, plus largement, durable.
 

Incidence/attendu en matière d'offre de formation : information pour la culture générale des stagiaires et, plus particulièrement, ceux amenés à travailler en bureau d’architecture ou d’ingénierie; support possible pour des exercices pratiques de dessin, métré, lecture de plan, ... 

 

Sources et plus d’infos : 

- « La Tisanerie : un projet intergénérationnel écologique et économique », G.N. (28/11/2012), maisonapart.com, suivi de la lettre électronique Maison à part du mardi 4/12/2012 11:55

- « Habitations 'kangourou' : Mieux, de mois en mois », 26/11/2012, livios.be, suivi de la lettre électronique Livios du dimanche 9/12/2012 8:57 

Source de l’illustration : « Ré-edition of an image entitled ‘Native Drawings’ from Volume 2 of John Lort Stokes' 1846 book Discoveries in Australia», Triton, 25 August 2009, commons.wikimedia.org. L’utilisation de cette illustration n’engage en rien son auteur sur un soutien ou un entérinement éventuel du contenu de l’article.