Imprimer
Affichages : 3806

Somers_ecole_passive_IMMI_3_circulationL’Architecte n’a pas eu l’occasion d’avoir beaucoup d’échanges avec les utilisateurs finaux qui s’intéressent peu au fonctionnement d’un bâtiment passif. Ils n’ont qu’une seule et grande crainte, devenir tout bleus en cas de panne !

Un questionnaire d’appréciation du confort ressenti n’est pas suivi. Deux semaines après la rentrée, l’Architecte visite les lieux, tout le monde est content : pas de problème de ventilation, de bruit, de qualité de l’air, ... Il constate que la ventilation ne fonctionne pas. Personne ne s’en est rendu compte.

Personne n’a pensé à basculer l’interrupteur de off à on !

Même si les paramètres sont bien encodés pour correspondre au confort souhaité, la gestion de l’installation au quotidien peut poser problème en l’absence d’une personne responsable de la maintenance. Et pour corser le tout, la notion de confort reste une perception très relative. Equiper un bâtiment d’un magnifique pilote automatique rempli des composants électroniques ne donne pas l’assurance d’éviter les crises.


Finalement pour une bonne gestion d’un bâtiment, la discussion reste ouverte.


Un autre exemple avec la gestion des occultations solaires.

Somers_ecole_passive_IMMI_3_detail_facade_avantLors de l’occupation des classes, l’apport interne de chaleur est tel que les apports solaires sont superflus. Les locaux sont équipés de stores solaires extérieurs et mobiles. La gestion est automatique. Les enseignants se plaignent. Les stores se lèvent ou s’abaissent à mauvais escient. Chaque mouvement est une perturbation pour la classe. Des commandes sont installées :

Pour d’autres projets, l’Architecte recourra aux solutions fixes même si ce n’est pas toujours facile selon l’orientation.



En conclusion

Une première expérience pour tous les acteurs et ...

Somers_ecole_passive_IMMI_3_vue_interieure→ L’entrepreneur a continué de répondre sur des marchés en construction passive. Les tensions sur ce chantier ont porté sur la réalisation des voiles de béton et non sur des composants passifs.

→ Le maître de l’ouvrage est satisfait. L’intérêt économique du projet s’est avéré bien réel. Il a commandé d’autres réalisations passives, rénovations et constructions neuves, même si la situation ne s’y prêtait pas vraiment.

→ L’architecte a continué dans cette voie mais il a simplifié énormément la composante technique après avoir constaté que c’était excessivement difficile d’obtenir une gestion correcte des utilisateurs.  Pour lui, il est essentiel de bien connaître leur profil et savoir exactement ce qu’il peut leur être demandé.

 

Somers_ecole_passive_IMMI_3_detail_facade_avantL’architecte a aussi constaté qu’en construction passive les attentes en termes de confort sont devenues des exigences et qu’il n’a pas le droit à l’erreur. Il cite, pour exemple, une réunion avec le directeur dans le bureau surchauffé d’un ancien bâtiment où tous les participants supportent l’excessive température. Mais, dans un bâtiment passif, dès que la température atteint 26° C, on lui téléphone pour lui dire qu’il y a un problème !

 

Première partie : L’école des élèves bleus – Les leçons du chantier

 



Source : « 48H pour être passif », journée de conférences dans le cadre du projet Greenov, organisée par le Cluster Eco-construction, 22/05/2014, Beez  - Compte rendu partiel de la présentation de Monsieur Pierre Somers, Architecte, www.trait-architects.eu
Source des illustrations : Architecte Pierre Somers du bureau TRAIT norrenberg & somers (Bruxelles)