Le calendrier des interventions

La durée d’un chantier pour une maison conventionnelle, est d’environ 9 à 12 mois Le béton de chanvre permet d’être beaucoup plus rapide. Travailler à couvert du toit mais sans les façades perturbe les artisans : un changement de leurs pratiques !? Pourtant, l’organisation du chantier peut encore être optimisée pour gagner plus de temps et Madame Montfort s’évertue à prouver ce point.

 Le monitoring

De même que l’ossature est équipée de capteurs pour vérifier les tensions du bois au séchage, le séchage du béton de chanvre des façades, de la dalle et du mur de masse a été suivi pendant 3 ans par le Centre de Recherche de l’Université de Lorient (LIMAP). Une occasion pour les scientifiques de disposer de mesures de terrain qu’ils pourront comparer aux données jusqu’alors obtenues en laboratoire.

Autres particularités

L’enveloppe du bâtiment est équipée de dispositifs particuliers :

• une faîtière ventilée réalisée sur mesure ;
• des menuiseries extérieures provenant de l’entreprise alsacienne Bieber Bois récemment primée internationalement pour la qualité de ses produits. Les châssis sont dits mixtes soit en bois-alu avec un double vitrage au sud, un triple sur les autres façades (à l’est et au nord pour le confort d’hiver, à l’ouest pour celui d’été ;
• les châssis de toit sur mezzanine sont équipés de piles photovoltaïques pour activer leur ouverture ;
• il en est ainsi des volets apposés sur ces châssis de toit ;
• un fourreau supplémentaire a été installé au cas où le Maître d’Ouvrage souhaiterait faire installer une mini station photovoltaïque pour l’alimentation complète de la maison le moment venu ;
• les enduits extérieurs ont été réalisés à la chaux ;
• des capteurs solaires assurent l’eau chaude sanitaire huit mois de l’année ;

L’aménagement intérieur a, lui aussi, été soigneusement pensé :

• à la demande du Maître d’Ouvrage, un poêle de masse à double foyer, dont l’un est dédié à la cuisine, agrémente le séjour ;
• l’éclairage a été réalisé, bien avant que ça ne se démocratise, par des leds (lumière naturelle chaude). Il en résulte une économie substantielle puisque la dépense due à l’éclairage équivaut pour toute la maison à celle d’un ordinateur ;
• un double réseau de ventilation existe. Le premier mis en fonctionnement est de type naturel. S’il devait être défaillant à l’usage un deuxième pourrait être mis en service à condition bien sûr d’installer le moteur adapté ;
• les toilettes existent également sur deux plans. Les premières en usage sont dites sèches avec la réalisation d’une double porte adaptée. Mais par mesure de précaution, un réseau de toilettes à eau existe dans les parois extérieures et en soubassement. En cas de force majeure (vente, etc) seules les cuvettes restent à installer ;
• les enduits intérieurs à la terre ou à la chaux suivant la localisation ;
• le cabinet de toilette (douche italienne et vanité) à rdc a finalement été réalisé en béton ciré, les surfaces trop petites n’étaient pas propices au Tadelac.

Toutes ces installations ont été programmées en 2009, soit alors que le Grenelle de l’Environnement en était encore à ses débuts.

A suivre ...

Source : compte rendu de la présentation « La maison saine et passive », Christine Montfort, Architecte,  journée thématique « Les fibres naturelles pour les architectes, une alternative écologique et innovante pour la construction » organisée par le cluster Eco-construction dans le cadre des projets Grow2build et Greenov, 27/05/2014, Moulin de Beez (Namur)
Source des illustrations : crédit photographique - Christine Montfort & Ronan Hascoët