Tous deux sont formateurs au centre Le Forem Wallonie picarde : Frédéric, en section menuiserie et Denis, en section électricité. PEB, basse énergie ou passif, ils connaissent ! Eux-mêmes sont allés en formation. Leurs stagiaires, pendant leurs stages en entreprise, ont parfois travaillé dans des bâtiments basse énergie/passifs. Un échange d’expériences ....  

Frédéric :

Au centre, nos stagiaires posent des châssis avec membrane d’étanchéité et isolation Ils apprennent notamment à faire un pli dans la membrane aux coins des châssis, ‘une oreille’ pour favoriser la dilatation de la membrane et conserver l’étanchéité à l’air.

Placer des membranes d’étanchéité, c’est une autre technique de pose. On ne peut pas utiliser les mêmes pattes de fixations ou il faut parfois faire un encadrement au préalable autour du dormant de châssis pour pouvoir le poser. Il y a également différentes techniques par rapport aux finitions intérieures du bâtiment.

Une entreprise doit bien en calculer les coûts parce qu’elle peut avoir de sérieuses surprises si elle n’a pas pris connaissance de l’importance d’une bonne réalisation du travail.

Denis :

Oui, pour les électriciens aussi, ce sont d’autres techniques et des coûts différents. On nous a présenté le nouveau matériel : les gaines avec les bouchons spécifiques à installer aux extrémités, les boîtiers de différents types, les membranes, ...

On nous a aussi expliqué comment percer une cloison étanche et comment le travail de l’électricien peut être facilité avec un vide technique dans lequel on passe toutes nos gaines sans toucher à la cloison étanche.

Frédéric :

Un stagiaire, revenu d’un stage en entreprise, m’a expliqué qu’il avait eu à poser des châssis en maison passive. Le patron ne savait pas comment il devait faire ! J’imagine qu’il est allé voir l’architecte pour se renseigner car, au départ, il n’était pas préparé à poser des châssis avec membrane d’étanchéité. Il ne l’avait jamais fait. J’espère pour lui que le devis n’était pas signé parce, là, c’est beaucoup plus coûteux.

Si l’entreprise n’a jamais posé de châssis en basse énergie et qu’elle est amenée à faire une remise de prix, effectivement cela peut poser des problèmes. Il faut être bien renseigné, non seulement sur ce qu’il faut utiliser comme matériaux, mais aussi sur le temps d’exécution. Je crois qu’une entreprise a tout intérêt à faire un essai pour évaluer le coût et le temps de pose avant de remettre un prix parce que la mise en œuvre est tout à fait différente.

Denis :

Ici, dans la région, des stagiaires, qui sont allés en stage en entreprise, ont fait des installations dans des bâtiments passifs. Je pense qu’il y en a eu deux, pour l’instant. Donc, cela commence aussi pour les électriciens.

Frédéric :

A Batibouw, sur un stand en particulier, j’ai remarqué que les membranes d’étanchéité n’étaient pas posées correctement, en tout cas pas comme le prévoit le CSTC. Dans les coins, pas de pli, les membranes étaient coupées et mises l’une sur l’autre. Est-ce suffisant de coller membrane sur membrane ? Solution plus facile, moins coûteuse ? Ou plutôt une membrane mal posée ? Dans un salon, les firmes qui présentent des châssis devraient être attentives aux détails.

Et là, il faut peut-être aussi se poser la question : « Est-ce que les firmes sont assez formées pour déjà pouvoir poser des châssis en maison passive ? »

Denis :

C’est important. On nous a fait une démonstration en mettant une salle en dépression. C’était impressionnant. En collant simplement un film sur le mur construit en sorte de parpaings, ils nous ont montré que, après mise en dépression, le film bougeait et, donc, qu’il y a de l’air qui arrivait à travers ce mur. A la limite, on n’aurait jamais pensé qu’une déperdition pouvait avoir lieu là ! C’est vraiment intéressant.

On y vient. Il est clair que, maintenant, les électriciens vont devoir, comme tous les métiers d’ailleurs, s’impliquer dans la performance énergétique.

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