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Medical_invoice_information_Icon_by_Aha-SoftLes informations dont nous disposons restent lacunaires, sans que nous n’en prenions conscience. Pourquoi ?

Chaque produit est assorti de sa propre fiche de sécurité mais certaines substances n’y sont pas mentionnées alors que ce sont elles qui posent le plus de problèmes, comme les éthers de glycol, les retardateurs de flamme, ...

Certains produits, par exemple, sont vendus comme « solvant free ». Il faut savoir que « sans solvant » signifie en réalité qu’il y a moins de 5% de solvant. Et encore ! Seuls les solvants classiques sont pris en considération. Les terpènes et les éthers de glycol ne sont pas comptabilisés dans ces moins de 5%. Solvant free, vraiment ?

Que faire ?

Pourquoi ne pas interroger le fabricant si on a des doutes par rapport à certaines substances non mentionnées sur la fiche de sécurité, comme des éthers de glycol, par exemple ? Une démarche que Monsieur Baden effectue régulièrement et pour laquelle il y a toujours reçu une réponse. Les informations reçues étaient correctes, l’analyse d’échantillons l’a démontré.

Il est aussi possible de demander des analyses ou de consulter des experts (SAMI, IBGE, ...). Ils connaissent la plupart du temps les substances chimiques auxquelles il faut s’attendre en fonction des matériaux. Des colles à bois contiendront plus sûrement du formaldéhyde que du plâtre.  

La chambre climatique

Une autre pierre d’achoppement, c’est l’évaluation de l’émissivité en laboratoire, à 100 lieues des conditions rencontrées en situation réelle.

Les produits sont testés en chambre climatique. Les conditions y sont bien définies, standardisées : rapport surface échantillon et volume de la chambre (charge de 0,4 m²/m³), température (23°C), humidité relative (45%), ventilation continue (1/h).

Monsieur Baden compare avec une chambre à coucher de 12 m² où vient d’être collé un parquet laminé. Colle et parquet contiennent du formaldéhyde.

  1. La charge : la surface à prendre en compte est donc de 2 x 12 m² pour un volume de 24 m³. La charge obtenue est donc de 1 m²/m³. Elle pourrait même être supérieure.
  2. La température et l’humidité : en été, les émissions vont augmenter. Un écart de 10°C peut multiplier par 5 les émissions.
  3. La ventilation : qui nous dit que cette chambre à coucher sera ventilée ? La ventilation n’est pas garantie (en passif, on sera pour la ventilation à moins de 50% de celle en chambre climatique).

Tirer des conclusions pour une habitation ou un lieu de travail à partir de résultats en chambre climatique peut se révéler hasardeux.

Et les labels, qu’en est-il ?

A suivre …

 

Source : Cette série d’articles est tirée de la présentation « La qualité de l’air intérieur : impacts sur la santé, résultats d’analyses, sources de contamination, prévention », Ralph Baden, Ingénieur spécialisé en matériaux, Ministère de la Santé (Grand-Duché de Luxembourg) lors de la journée de conférences organisée par le Cluster Eco-Construction et ses partenaires du projet européen Interreg IV BatiD2 sur le thème «  Santé & habitat : quelles implications pour les professionnels du bâtiment ? », le 23/10/2014 à Namur dans le cadre du salon Energie & Habitat 2014.
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