L’insertion harmonieuse de panneaux photovoltaïques dans l’architecture a toujours été une pierre d’achoppement.  Qu’ils soient intégrés aux façades sous forme de bardage ou, en toiture, sous forme de tuiles ou bandeaux, ils n’en restent pas moins fort visibles.

Chercheurs et fabricants travaillent sur le concept de vitrages photovoltaïques colorés. Les produits sont désormais commercialisés et les façades habillées de panneaux innovants.

Dès 2011, la firme canadienne QSolar, désormais controversée et faillie, avait mis sur le marché des panneaux colorés opaques ou semi-transparents.

En Europe, prenons l’exemple de la Suisse.

Les premiers panneaux colorés sont intégrés, en 2015, dans la façade d’un immeuble bernois. Ils servent de pare-soleil. A l’origine de ce développement, ArchinSolar, un projet de trois ans qui s’est terminé l'année précédente. Les scientifiques du Centre Suisse d’Electronique et de Microtechnique (CSEM) et leurs partenaires avaient pour mission la conception de produits photovoltaïques techniquement innovants à prix abordable et, surtout, leur forme et leur couleur devaient permettre une meilleure intégration urbanistique.

Consulter le rapport final (en anglais)

 

 

L’Office fédéral de l’énergie OFEN partage l’expérience menée sur un immeuble de logements datant des années 80 à Zurich et son impact sur le réseau dans une nouvelle vidéo cleantech. Après les façades photobioréacteurs (PBR), voici les façades actives en verre qui produisent de l’électricité dans un compromis acceptable entre esthétique et productivité.

Si l’esthétique et la forme sont des paramètres importants, la performance et le coût le sont tout autant. C’est pourquoi, la recherche continue pour améliorer leur efficience et mettre au point de nouvelles solutions. Les chercheurs s’intéressent aussi à la finition du panneau pour, au-delà de la couleur, lui donner une structure, ce qui ouvre la porte à des imitations réalistes telles de bois, de pierre ou encore des reproductions graphiques.

A Brütten, a été inauguré l’été 2016 un bâtiment totalement autonome en énergie (pas de raccordement aux réseaux de distribution d’électricité et de gaz). Ce sont des panneaux installés en toiture et en façades qui produisent l’électricité. Pour donner une teinte grise et mate à ces bardages, ils sont spécialement structurés par grattage du verre, sans perte de rendement annoncée. A noter que pour optimiser la consommation et éviter l’effet rebond, les habitants, ici des locataires, sont crédités d’un budget électricité couplé à un système de bonus-malus.

Les bâtiments sont monitorés pour évaluer, entre autres, les performances des panneaux. Les résultats sont analysés et comparés tant aux projections, à la couverture réelle des besoins qu’à une simulation en panneaux traditionnels.

Un sujet à surveiller en matière de construction durable vu le potentiel offert par les surfaces de façades.

 

 

Sources :
- « Les cleantech en images », Energeia n°1, janvier 2017, Office fédéral de l’énergie OFEN, page 16
- « De l’électricité à profusion », www.bfe.admin.ch
- « Photovoltaïque deuxième génération – Façade solaire colorée », 02/08/2016, www.issol.eu
- « Quand un immeuble devient une mini-centrale électrique », 04/07/2016 17:58, www.24heures.ch
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