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L’étude des fractales est récente et a été rendue possible par la puissance de calcul des ordinateurs. Elle s’est appliquée d’abord au 2D puis au 3D, en parallèle avec l’augmentation de leur puissance.

Wikipedia nous apprend que « Une figure fractale est un objet mathématique, telle une courbe ou une surface, dont la structure est invariante par changement d'échelle.». La théorie s’applique dans de nombreux domaines : nature, politique, philosophie, … mais aussi l’urbanisme et l’architecture. En voici quelques exemples. 

fractale-chou-romanescoQui ne connaît celui du chou romanesco, de la coquille du nautile ? L’organisation des flèches des églises gothiques peut être considérée comme pré-fractale même si à l’époque le concept n’était pas encore connu en tant que tel. Il sera défini, fin du XXème siècle, par le mathématicien franco-américain Benoît Mandelbrot. On retrouve les fractales ou leurs prémices dans l’organisation sociale de villages africains, d’habitats vernaculaires, de bidonvilles ou encore dans les sculptures répétitives de temples asiatiques, les peintures et mosaïques arabisantes. 

Des artistes contemporains se sont emparés des fractales pour créer des œuvres magiquement hypnotiques, le plus souvent en représentations graphiques. Certains, plus branchés vidéos psychédéliques, comme Julius Horsthuis, les font danser sur la musique, d’autres les utilisent statiquement pour du créer mobilier ou des décors. 

L'approche innovante de Michael Hansmeyer

Michael Hansmeyer est architecte et informaticien. A la croisée de ses deux passions naissent des constructions impossibles. Impossibles ? Non pas pour des découpes laser, des robots et des impressions 3D. Preuve en est l’exposition que le Grand Palais (Paris) lui a consacrée jusqu’au début juillet. Une forêt de colonnes nées de ses algorithmes y accueillait le visiteur. 

Toutes différentes mais avec un air de famille, elles défient l’imagination humaine. Cet artiste, qui se définit comme un « architecte computationnel », ne pense pas en termes d’objets mais de processus pour générer des objets. Un simple pliage démultiplié par la puissance numérique aboutit à des formes très complexes et infiniment variables. Sa conception intègre le numérique mais d’une façon innovante. Il explique cette approche révolutionnaire lors d’une conférence TED qui nous parle de « Construire des choses inimaginables » (activer le sous-titrage en français).

Là où un architecte classique va déplacer des blocs et des volumes pour concevoir un bâtiment, lui va réfléchir aux algorithmes qui pourraient déplacer les volumes et initier un bâtiment. Le premier axe sa conception sur les visions 3D issues de sa créativité, le second sur le potentiel créatif des algorithmes qu’il a développés et ce, pour créer des formes dans une dimension fractale au-delà de ce qu’un cerveau humain peut concevoir ... ce qui n’est pas sans rappeler l’architecture de la Sagrada Familia de Gaudi.

Et encore ...

Plus traditionnellement, d’autres architectes se laissent séduire par les fractales comme le bureau Yu Momoeda pour l’ossature en bois d’une chapelle à Nagasaki. 

Ou l’architecte Margot Krasojević pour recycler des plastiques en sculptures dentelles par impression en 3D ou imaginer un pont solaire en Mongolie. 

 

 

Sources :
- « Les fractales et l'architecture », raphaelle.longuet.free.fr
- « Julius Horsthuis creates hypnotic fractal visuals for Isometric music video », Alice Morby, 19/11/2016, www.dezeen.com
- « Les impressionnantes colonnes de Michael Hansmeyer au Grand Palais ! », 30/03/2018, www.grandpalais.fr
- « Fractale », fr.wikipedia.org
- « Art fractal », fr.wikipedia.org
- « Margot Krasojević Architects Unveils Lace-Like 3D Printed Light Made of Recycled Plastic », Sabrina Santos, 08/01/2017, www.archdaily.com
- www.michael-hansmeyer.com
www.margotkrasojevic.org
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