Aggloméré, contreplaqué, lamellé-collé, latté, OSB, MDF, HDF, CLT, composite, particule, fibre, orienté, massif, structural, densité ... la gamme des panneaux bois se révèle, pour le particulier, une forêt impénétrable et peut aussi réserver des surprises aux professionnels.

Deux exemples pointés lors des conférences Innov’Action

I. Les panneaux OSB

‘Le panneau est étanche à l’air’ vous dit le délégué. Rien n’est moins sûr ! Le CSTC a démontré que tous les panneaux OSB ne l’étaient pas, simplement, en réalisant un test de perméabilité à l’air :

  • pulvériser un peu d’eau savonneuse sur le panneau en test,
  • appliquer une forte différence de pression entre les deux faces
  • constater.

Des bulles, des bulles ... La vidéo du test laisse rêveur à la vue du nombre de bulles qui se forment à la surface du panneau.

La valeur de l’étanchéité/perméabilité à l’air n’est pas mentionnée sur les fiches techniques or les pertes peuvent être importantes au point même de mettre en péril les performances attendues pour un bâtiment.

 

II. Les panneaux CLT

Les techniques des 14 sociétés européennes actives dans cette fabrication diffèrent : basse/haute pression, clouage/agrafage/collage (ou une combinaison), colles mélamine/polyuréthane/..., dimensions longueur/largeur,  épaisseur/nombre de planches, essence/classement/qualité du bois, ...

Voyez déjà la diversité des assemblages possibles avec, pour conséquence directe, une variation non seulement des coûts mais aussi des performances mécaniques (stabilité et d’étanchéité à l’air, notamment).

Les normes fixant des objectifs qualitatifs ne sont pas encore disponibles, laissant une grande liberté aux fabricants. Un bureau autrichien indépendant travaille actuellement à la normalisation des calculs et essais.  Les travaux préliminaires ont montré que tous les panneaux sur le marché n’atteignent pas un minimum qualitatif considéré comme normal : décollement de couches, micro-fissuration structurelle sont autant de défauts constatés qui pourraient compromettre une bonne tenue dans le temps.

 

Que faut-il en conclure ?

Clairvoyance, vigilance, prudence sont de bonnes tactiques de survie. Pour choisir au mieux son panneau, il vaut mieux :

  • consulter les fiches techniques et comparer les données,
  • solliciter les valeurs manquantes auprès du fabricant,
  • à défaut, obtenir des garanties,
  • renforcer le matériau en son point faible (épaisseur plus forte, ajout d’un film pare-vapeur, ...),
  • ou revoir, en connaissance de cause, ses exigences. Mais est-ce la bonne solution ?

 

Sources :
- I : ‘Performance énergétique - L’étanchéité à l’air : détails de mise en œuvre et durabilité’, Clarisse Mees, CSTC, Conférences Innov’Action, salon Wood2built, 07/06/2013, Namur
- II : ‘Bâtiments exemplaires de constructeurs belges ’, José Pérard, ITech Wood, Conférences Innov’Action, salon Wood2build, 07/06/2013, Namur
- échanges avec différents exposants lors de la visite du salon Wood2build, 07/06/2013, Namur

 

OSB pour Oriented Strand Board, panneau de grandes particules (copeaux) orientées
MDF pour Medium Density Fiberboard, panneau de fibres à densité moyenne
HDF pour high-density fiberboard, panneau de fibres à haute densité
CLT pour cross laminated timber, panneau de bois massif contrecollé