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Apps_akregator_Icon_by_Oxygen_TeamMonsieur Baden a eu l’idée de regarder sur le net. Une méthode rapide pour mesurer la ‘popularité’ d’un produit. Il lance donc son moteur de recherche en associant le nom de la substance au mot ‘santé’, compte le nombre de réponses et obtient ce qu’il appelle un hit parade.

Les substances les plus fréquemment traitées sur le net sont-elles pour autant les plus présentes dans les locaux ?

En tête du classement viennent les moisissures avec plus de 2 millions de réponses. Elles sont suives par le benzène, l’amiante, ...

Une corrélation ?

Si l’on compare le score obtenu sur le net aux analyses effectuées au Luxembourg, on constate que les substances dont on parle beaucoup sont moins présentes ou en plus faible concentration.

Le formaldéhyde, par exemple, obtient de l’ordre de 384 000 réponses. Depuis qu’il a été déclaré cancérigène, en 2004, on en a beaucoup parlé. Les analyses ont montré une diminution de la contamination intérieure. L’hypothèse - que monsieur Baden considère comme optimiste - serait d’interpréter cet effet comme un succès de la médiatisation.

Peut-on pour autant attribuer un effet de prévention à la médiatisation ?

Les retardateurs de flamme organophosphorés n’obtiennent que quelques centaines de résultats. C’est très peu. Or ce sont eux que l’on rencontre le plus souvent et à plus forte dose dans nos intérieurs. On ne peut que supposer une méconnaissance de la réalité. Un grave problème lorsque l’on connaît la toxicité de ces produits. Cet expert déplore qu’ils soient aussi peu référencés et trouve que, dans ce cas, la médiatisation passe un peu à côté de la réalité.

Les interdictions

Le premier souci est que les produits sont persistants. Le deuxième que l’interdiction n’est pas mondiale, voire européenne.

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Quelques exemples avec les biocides. Le DDT a été interdit dans les années 70 au Luxembourg. Il est toujours présent dans les analyses (Souvenez-vous de l’oreiller du premier article !). Pour l’eulan, un antimite retiré du marché dès 88, c’est la même chose. Tout comme le pentachlorophénol.
L’interdiction d’un produit peut améliorer la situation mais n’arrive malheureusement pas à donner l’assurance de vivre dans un environnement sain.

Les substitutions

Lorsque la toxicité avérée de certaines substances entraine leur écartement voire leur interdiction, des produits de substitution apparaissent.

Le formaldéhyde a été remplacé par les isocyanates. C’est peut-être aussi la raison de la diminution de sa présence dans les analyses. Les solvants classiques ont été remplacés par d’autres produits tels que les éthers de glycol et les terpènes.

Les produits de substitution, n’est-ce pas la solution ?

A suivre …

 

Source : Cette série d’articles est tirée de la présentation « La qualité de l’air intérieur : impacts sur la santé, résultats d’analyses, sources de contamination, prévention », Ralph Baden, Ingénieur spécialisé en matériaux, Ministère de la Santé (Grand-Duché de Luxembourg) lors de la journée de conférences organisée par le Cluster Eco-Construction et ses partenaires du projet européen Interreg IV BatiD2 sur le thème «  Santé & habitat : quelles implications pour les professionnels du bâtiment ? », le 23/10/2014 à Namur dans le cadre du salon Energie & Habitat 2014.
Source de l’illustration d’introduction : « Apps akregator Icon » by Oxygen Team, Iconset : Oxygen Icons, License : GNU Lesser General Public License, Commercial usage: Allowed, iconarchive.com. Son utilisation n’engage en rien l’auteur sur un soutien ou un entérinement éventuel du contenu de l’article.
Source du graphique : Ralph Baden, Ibid