Imprimer
Affichages : 4504
bandeau_bleu_separation_texte

Office_building_Icon_by_Lokas_SoftwareLes vieux bâtiments sont proportionnellement moins concernés. On y rencontrerait plus facilement du carbolineum détecté par son odeur caractéristique de goudron.

Ce sont surtout les jeunes bâtiments, ceux de moins d’un an, de 2 à 3 ans, qui constituent le plus gros morceau, remplis qu’ils sont de nouveaux produits et nouveaux matériaux. Quelques exemples sur le terrain :

 

Phtalates

De l’asthme se déclare sur un lieu de travail. Une contamination importante est découverte dans des poussières prélevées. En cause, la moquette nouvellement posée. Une fois remplacée, l’asthme disparait.
Les phtalates sont utilisés pour assouplir le plastique. On les rencontre donc dans les câbles pour éviter qu’ils ne se brisent, dans les dosserets de revêtements de sol souple, ...
Si des études ont montré leur action de perturbateurs endocriniens, ils sont aussi connus pour favoriser l’asthme, notamment chez les enfants.

Aldéhydes

On rencontre la problématique des aldéhydes avec certains linos actuels. A l’origine ? L’évolution du processus de fabrication, de plus en plus rapide. Les huiles insaturées de l’huile de lin continuent à réagir, à s’oxyder avec l’air et à générer des aldéhydes alors que le matériau est déjà sur le marché.
Ces aldéhydes n’existent pas initialement dans le produit. Elles apparaissent lors de l’oxydation à l’air. Mais plus la température est élevée, plus ces émissions seront importantes. Monsieur Baden a constaté une augmentation considérable des aldéhydes lorsque la température des locaux passe de 13-14° à  17-18° et 23-25°. Donc, même si au départ un produit est écologique, comme le lino, ce n’est pas toujours nécessairement un produit favorable au niveau de la santé.

Retardateurs de flamme

Vous vous rappelez ? Les retardateurs de flamme donnent aussi de la brillance aux matériaux. Ils sont donc bien présents dans les processus de vitrification de parquets, de revêtements de sol, ... mais aussi dans les boiseries (poutres, portes et fenêtre, ...),  les murs et les plafonds revêtus de certains papiers peints à base de fibre de verre, ...


Ralph_Baden_types_produits_contamination_retardateurs_de_flamme

Monsieur Baden cite le cas d’une école dont les occupants avaient des problèmes d’irritation de la peau et des yeux, des vertiges des maux de têtes, ... Les analyses  des poussières révèlent une concentration importante d’un pyréthrinoïde et d’un retardateur de flamme. Le parquet était bien brillant ! Un carottage montre que la contamination ne dépasse pas le millimètre de profondeur. La surface a été poncée et  traitée avec une huile dont l’innocuité a été vérifiée au préalable. Coût de l’opération ? 300 000 € pour un bâtiment d’à peine 5 ans.

Savez-vous que le sarin appartient à cette grande famille des retardateurs de flamme organophosphorés et omniprésents ? Oui, il s’agit bien du gaz utilisé pour l’attentat dans le métro de Tokyo en 95. Aussi une arme chimique en temps de guerre. Les chercheurs ont établi son efficacité : cette molécule induit une neuropathie chronique ! Franchement, qui voudrait de sarin dans son salon ? Alors pourquoi continuer à  les utiliser ?

Pourtant, pour notre sécurité, n’y a-t’il pas des valeurs limites d’exposition ?

A suivre …

 

Source : Cette série d’articles est tirée de la présentation « La qualité de l’air intérieur : impacts sur la santé, résultats d’analyses, sources de contamination, prévention », Ralph Baden, Ingénieur spécialisé en matériaux, Ministère de la Santé (Grand-Duché de Luxembourg) lors de la journée de conférences organisée par le Cluster Eco-Construction et ses partenaires du projet européen Interreg IV BatiD2 sur le thème «  Santé & habitat : quelles implications pour les professionnels du bâtiment ? », le 23/10/2014 à Namur dans le cadre du salon Energie & Habitat 2014.
Source de l’illustration : « Office building Icon » by Lokas Software, Iconset: Vista Artistic Icons, License : CC Attribution 4.0, Commercial usage : Allowed (Backlink to http://awicons.com required), iconarchive.com. Son utilisation n’engage en rien l’auteur sur un soutien ou un entérinement éventuel du contenu de l’article.
Source du tableau : © Ralph Baden

.