nanoparticule_et_nanotechnologie_by_Cilas
Elles sont tout autour de nous, sur nous, en nous.
Elles envahissent notre vie privée, professionnelle.
Elles s’emparent de notre quotidien. 

Les nanoparticules, sont-elles le péril du 21ème siècle ?

 

Une chose est certaine : les nanoparticules sont bien utiles.
Une autre l’est aussi : les risques sont encore très mal connus. 

Leur méconnaissance est inversement proportionnelle aux services rendus.

 

Le SPF Emploi Travail et Concertation sociale informe que « (...) les risques en rapport avec la nanotechnologie sont mentionnés comme un des nouveaux risques pour lesquels des méthodes d’identification et d’évaluation doivent être développées. »1. A la question « Les nanoparticules sont-elles dangereuses ? » 1, il répond : « Les méthodes classiques pour classer des substances sur la base de leurs propriétés dangereuses ne permettent pas de répondre aujourd’hui à cette question explicitement par oui ou non. » 1

Parfois comparées à l’amiante (ce matériau aux mille vertus et aux « cent mille cercueils »5), les nanoparticules sont de plus en plus utilisées en médecine, en cosmétique, en industrie, en alimentation, ... et aussi ... dans la construction. 

Incorporées aux matériaux, elles en améliorent les qualités (durabilité, fluidité, adhérence, ...) et/ou leur confèrent de nouvelles propriétés (purification, auto-nettoyage, bactéricide, ...). Les risques sont potentiellement présents aux 4 étapes de la vie des matériaux, dans des conditions et des amplitudes différentes : fabrication, mise en œuvre, utilisation, démolition. 

Actives sur les 3 canaux de contamination (inhalation, ingestion, contact), elles ont une prédilection pour le premier. Leur toxicité varie suivant de nombreux paramètres : 

  • composition : carbone, zinc, titane, cuivre, silice, ...
  • surface : régularité, porosité, ...
  • taille : même si une des caractéristiques des nanoparticules est d’avoir diamètre nominal inférieur à 100 nm (= 100 milliardième de mètre), elles peuvent être plus petites encore
  • forme : sphérique, allongée, ...
  • poids
  • concentration
  • ... 

Dans ces conditions, l’Europe a mis en place des plans d’action destinés aux nanotechnologies, avec déjà des résultats concrets, pour, notamment : 

  • améliorer la connaissance de leurs propriétés
  • impulser la recherche sur leur toxicité
  • cadrer déontologiquement les chercheurs
  • déterminer une méthode adaptée d’évaluation des risques
  • évaluer ces risques pour la santé des travailleurs (projet Nanosafe2)
  • établir des recommandations de surveillance et d’exposition, proposer des mesures/moyens de protection

mais aussi continuer à explorer cette technologie au vu l'importance des enjeux financiers qui y sont liés. 

De leur côté, certains pays ont également développé des stratégies de recherches et édité des recommandations pour leur travailleurs. En Belgique, par exemple, depuis 2006, 25 chercheurs multi-profils (biologie, physique, chimie, ...) sont rassemblés dans la plateforme ‘Namur Nanosafety Centre’. Son l’objectif est de mettre au point tout une série « de techniques et de tests adaptés pour l'évaluation sanitaire des nanomatériaux »3 en carbone, silicium et titane, économiquement les plus intéressants pour la Wallonie. 

 

Incidence/attendu en matière d'offre de formation :

  • suivi des nouveautés en matière de sécurité, d'analyse et de gestion des risques
  • information aux stagiaires qui sont appelés à rencontrer de plus en plus souvent les nanomatériaux dans leur vie professionnelle, sensibiliisation à la vérification des compositions, le cas échéant, précautions en cas d’utilisation et/ou de sollicitation mécanique (ponçage, découpe, …)

 

Sources : 

  1. "Les risques pour la santé de la nanotechnologie"emploibelgique.be, consulté le 21/06/12
  2. "Coordinated efforts needed to ensure safety of nanotechnologies", 03/05/2012 , "Science for Environment Policy": European Commission DG Environment News Alert Service, edited by SCU, The University of the West of England, Bristol, europa.eu, suivi de la lettre électronique Science for Environment Policy du vendredi 11/05/2012 17:45
  3. Une plateforme unique pour évaluer les risques sanitaires des nanomatériaux ", Elisabeth Donnay, Ambassade de France en Belgique / ADIT, suivi de la lettre électronique ADIT du vendredi 24/02/2012 18:31
  4. "Nanotechnologie", European Network - Belgian Safe Work Information Center (BeSWIC) – Belgique, beswic.be
  5. "100 000 cercueils, le scandale de l'amiante", documentaire réalisé en 2009 par José Bourgarel sur la situation française d’ici 2025, wikipedia.org
  6. Risk perception and risk communication with regard to nanomaterials in the workplace”, European Agency for Safety and Health at Work, 11/06/2012, suivi de la lettre électronique OSHmail du lundi 06/08/2012, osha.europa.eu
  7. Pour la photo : "Nanoparticule et nanotechnologie " by CILAS, 16/04/2010, commons wikimedia.org. L’image utilisée pour illustrer cet article n’engage en rien l’auteur sur le contenu.