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ORES_compteur_intelligent_smart_meters

L’Union européenne continue de mettre la pression pour augmenter l’efficacité énergétique. Une des pistes est l’utilisation de compteurs "intelligents" (en anglais, smart meters) pour le gaz et l’électricité.

Une expérience pilote a été lancée fin 2010 par ORES à Marche-en-Famenne et Nivelles, expérience lors de laquelle 1500 compteurs intelligents vont être testés afin d’évaluer les performances du matériel et des services offerts avant d’en envisager le déploiement pour 2020.

Ces compteurs, pourquoi sont-ils considérés comme intelligents ? 

Interaction 
Ils échangent automatiquement et à distance des informations, comme par exemple, la transmission du relevé des consommations ou encore l’envoi de messages aux consommateurs les incitant à mieux répartir leur consommation au fil de la journée.

Thésaurisation 
Les informations récoltées constituent de véritables bases de données, extrêmement intéressantes. Leur volume est tel qu’il nécessitera la mise en place d’un système de gestion complexe : le MDM pour Meter Data Management. 

Gestion
L’analyse de ces informations permettra d’optimiser la connaissance des us et coutumes des utilisateurs en matière de consommation.  Les gestionnaires de réseau, les producteurs et les fournisseurs d’énergie pourront donc mieux adapter leur stratégie de réponses aux besoins à court terme mais aussi à long terme et mettre en place une réelle politique d’anticipation. Demain, le réseau sera intelligent. Les enjeux pour le marché de l’énergie sont énormes. Le consommateur, lui, pourra effectuer un contrôle aisé de sa consommation et la gérer via une "power box" qui lui permettra de connecter son compteur au Net. Verra-t-on bientôt émerger un nouveau profil dans l’assistance et le conseil à la gestion énergétique individuelle : le "smart meter Coach" ? 

Facilitation
Des services complémentaires sont également disponibles, tels que la modification à distance de système de tarification, optimisation de la tarification, changement d’utilisateur, ...  

Cela, c’est la théorie. En pratique, la situation est actuellement plus diversifiée. 

Une expérience similaire à celle menée par ORES est en cours dans d’autres pays européens. 

En France, notamment, où 300 000 compteurs sont installés depuis 2009, le projet est loin d’emporter l’unanimité. La période test de « Linky», compteur électrique communicant de l’ERDF (Electricité Réseau Distribution France), a dû être prolongée jusqu’au 31 mars 2011.

Les critiques portent, entre autres, sur :

En Italie, le système, déjà largement déployé, a permis de réduire de façon significative les pertes appelées « non-techniques », autrement dit, la fraude. 

C’est en Amérique du Nord que les premiers projets ont vu le jour. Editée en novembre 2008 par Hydro One Networks, la brochure « Pour mieux comprendre le compteur intelligent – questions-réponses », en annexe, vise à démystifier et promouvoir le compteur intelligent avant sa généralisation en Ontario - Canada.

Revenons en Belgique dont la position par rapport au projet se retrouve dans le « Plan d'action national en matière d'énergies renouvelables» remis à l’Europe fin novembre 2010 :

« En ce qui concerne les compteurs intelligents, la Belgique s’inscrit dans le cadre mis en place à ce sujet par la directive 2009/72/CE du Parlement européen et du Conseil du 13 juillet 2009 concernant des règles communes pour le marché intérieur de l’électricité. Cette Directive recommande en effet l’introduction de « systèmes de mesures ou des réseaux intelligents » afin d’encourager l’efficacité énergétique et les productions décentralisées.
Cette même directive permet de subordonner la mise en place de ces compteurs intelligents à une évaluation économique de l’ensemble des coûts et des bénéfices pour le marché et pour le consommateur. Il est également important de préciser que l’objectif d’équipement de 80% des clients est soumis à une évaluation favorable du système. »1

Sources consultées le 04/01/11 :