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URE_chaudiere_6L'entretien : une affaire de spécialistes

Les chauffagistes sont des techniciens professionnels formés et agréés par les Régions. Ils sont habilités à réaliser légalement l’entretien de votre chaudière. Explications ...

(Retrouvez les techniciens agréés sur le site www.energie.wallonie.be)
 

L'entretien : une obligation

L’entretien de votre chaudière et de son brûleur est LÉGALEMENT obligatoire !

En Wallonie, la fréquence d’entretien dépend du type de combustible :

Un bon entretien passe obligatoirement par 4 opérations : le ramonage de la cheminée, le nettoyage, le contrôle et le réglage de la chaudière.

Le nettoyage de la chaudière consiste à nettoyer le corps de chauffe, le brûleur, la veilleuse, …

Le contrôle de la chaudière consiste à vérifier l’étanchéité des conduits de combustion, vérifier les dispositifs de sécurité de l'appareil et vérifier l’absence de monoxyde de carbone dans les fumées de combustion.

Le réglage de la chaudière consiste à vérifier le fonctionnement correct des organes de régulation mais également de vérifier l’excès d’air au brûleur. La plupart du temps, le chauffagiste réalisera une mesure de la température des fumées ainsi qu’une mesure de la teneur en dioxyde de carbone (CO2) ou en oxygène (O2) dans les fumées. Cela lui permettra de régler et de limiter l’excès d’air au niveau du brûleur.

Outre le gain – inestimable – en sécurité, un entretien bien fait permet de réduire la consommation de la chaudière jusqu’à 12% !

Pour toute installation de plus de 15 ans et d’une puissance supérieure à 20kW, un audit doit être réalisé.

Prudence : monoxyde de carbone

Le monoxyde de carbone (CO), à ne pas confondre avec le dioxyde de carbone (un des gaz à effet de serre, CO2), est un gaz toxique, inodore et incolore … et mortel.
Il peut être produit dans les chaufferies lorsque la chaudière "manque d’air", quand le brûleur est encrassé ou mal réglé, quand la cheminée est obstruée, ou que les apports d’air dans le local sont insuffisants. Le seul moyen de limiter les risques d’intoxication au CO est d’entretenir régulièrement sa chaudière.  

Oui, mais ça veut dire quoi ?

Petit rappel, pour permettre la  combustion, il est nécessaire de rassembler 3 éléments :


→ Le combustible c’est ce que vous payez : le gaz, le mazout, le bois, …

→ L’énergie d'allumage c’est, par exemple, l’étincelle servant à allumer la flamme ou l'allumette pour une bougie.

→ Le comburant, c’est ce que vous ne payez pas : l’air, ou plus exactement, l’oxygène contenu dans l’air.

Pour chaque combustible, il y a un rapport entre le volume d’air et le volume de combustible à maintenir pour avoir une combustion complète. Dans le cas où ce rapport n’est pas respecté, une partie du combustible part à la cheminée. Ce sont les "imbrulés". Puisque nous payons le combustible et pas le comburant, nous préférons mettre au brûleur un peu plus d’air que nécessaire et assurer une combustion complète. C’est pourquoi nous entendons souvent parler d’excès d’air.

Or, un excès d’air trop important diminue le rendement de la chaudière. En effet, tout l’air amené au brûleur (dont près de 80% d’azote, inutile puisqu’il ne participe pas à la combustion et se retrouve dans les fumées) doit être porté à haute température pour assurer la combustion, ce qui nécessite de l’énergie et donc du combustible. Le chauffage de cet air en excès engendre donc une surconsommation. Il n'est donc pas toput à fait vrai que nous ne payons pas le comburant !

C’est pour garantir que cet excès d’air est présent, mais … dans une juste mesure, que le technicien d’entretien doit contrôler le rapport air/gaz. Pour cela, il mesure la teneur en O2, et/ou en CO2, dans les fumées au moyen d'un analyseur de gaz. On comprend que la teneur en O2 augmente avec l’excès d’air, ce qui implique une dilution du CO2 dans les fumées. Le taux d’O2 et de CO2 sont donc inversement proportionnels.

Précisons néanmoins que le contrôle de l’excès d’air n’est possible que sur les chaudières étanches (qui ont un ventilateur d’air de combustion). Il n’est en effet pas possible de régler l’excès d’air des chaudières atmosphériques, qui fonctionnent donc, par défaut, sous un excès d'air important. Leur rendement sera donc inférieur aux chaudières étanches.

A la fin de l’entretien, il vous est remis un certificat. Nous en détaillerons, dans un prochain article les points essentiels.

A suivre ...

Cette série de 3 articles relatifs à l'entretien des chaudières a été initialement rédigée par le Facilitateur URE Process, pour le compte de la Wallonie, par Gaëtan Wégria, Jacques Michotte et Jean-Benoît Verbeke.
 

Photo: JB Verbeke