titre_foire_aux_idees

legionelle_infection_poumonsL’idée se base sur le constat suivant : les légionnelles prolifèrent dans la fourchette de température 25-50°C. En dessous, elles sont « en léthargie » et au-dessus, la prolifération régresse voire s'inverse.

Ce qui veut dire que l’eau d’une conduite à 60°C en période d’occupation pourrait être ramenée à une température sous 25°C par une injection d’eau froide en fin de période d’occupation et maintenue à 15°C par exemple pendant l’inoccupation du bâtiment (nuit et WE).

 

Comme le montre le calcul succinct suivant, la dépense énergétique pour maintenir l’eau d’une conduite à 60°C est beaucoup plus importante que de réchauffer cette eau, abaissée à 15°C pendant l’inoccupation du bâtiment, à 60°C.

tableau_calcul_deperdition_conduite_eau_chaude

La dépense énergétique pour maintenir de l’eau dans une conduite à 60°C est énorme par rapport au fait de la refroidir dans un premier temps pendant les périodes d’inoccupation et de la ramener à température avant la nouvelle période d’occupation.

Exemple d’une piscine :

 exemple_piscine

  • En période d’occupation : les vannes 2 et 4 sont ouvertes tandis que les vannes 1 et 3 sont fermées. La boucle est constamment maintenue à 60°C ;
  • En fin de période d’occupation, les vannes 2 et 4 se ferment et les vannes 1 et 3 s’ouvrent. L’eau froide « vidange » la boucle et la refroidit à 15°C, température maintenue pendant toute la période d’inoccupation. Une purge peut être faite vers l’alimentation de l’eau du bassin de la piscine par exemple ;
  • En fin de période d’inoccupation, il faudra réchauffer la boucle pour qu’elle revienne à son régime de 60°C.

Pour d’autres usages de bâtiments, on pourrait imaginer une purge :

  • Pour les centres sportifs, vers les points de puisage de nettoyage ;
  • Pour les hôtels restaurants, vers le lave-vaisselle de la cuisine ;

Une limitation de cette technique pourrait être les mouvements thermiques engendrés par la variation rapide de température de l’eau dans la boucle.

titre_conclusion

La maîtrise de l’activité des légionelles tout en évitant de gaspiller l’énergie est un défi permanent. Pour le relever, la bonne connaissance du réseau hydraulique de l’ECS est un point de départ primordial. Ensuite, il faut s’atteler à optimiser chaque partie du réseau et des équipements qui le compose (isoler les conduites et les éléments du réseau comme les vannes, les circulateurs, …, favoriser les retours froids, …). Pour ce qui est de la gestion spécifique de la prolifération des légionelles, actuellement c’est le traitement thermique qui est principalement envisagé dans la réglementation flamande. Des alternatives physico-chimiques et chimiques existent, certaines sont d’ailleurs reconnues par le gouvernement flamand. Quant au refroidissement nocturne de la boucle ECS, il montre que l’on pourrait réduire drastiquement les consommations énergétiques tout en, théoriquement, se mettant à l’abri d’une recrudescence des colonies de légionelles. Suivant les usages des bâtiments, il serait intéressant d’explorer cette piste. Quelle que soit la solution choisie pour limiter les dépenses énergétiques, on devrait passer par un contrôle accru de la présence de légionelles afin d’objectiver l’intérêt ou pas d’aller plus loin dans cette voie

 

Didier Darimont, ICEDD
Dans le cadre de la mission de Facilitateur tertiaire pour la Wallonie

 

Légionelles et énergie - Le point de départ ? Les légionelles ... (1/4)
Légionelles et énergie - Alternatives aux mesures thermiques (2/4)
Légionelles et énergie - Et l'énergie dans tout cela ? (3/4)

 

titre_references

« Des légionelles à l’assaut de votre installation d’eau aussi ! » ; Karel De Cuyper ; Les dossiers du CSTC – cahier n°10 ; juin 2005
Arrêté Legionella du 9 février 2007 ; parution au Moniteur Belge : 04 mai 2007 ;
Energie + : http://www.energieplus-lesite.be/