Le métier de chapiste est rigoureux au niveau de la précision car les niveaux et la planéité doivent être respectés. Le résultat final d’un sol dépend de la qualité de la chape, en sachant que les carrelages actuels de plus en plus grands et la plupart du temps à bords rectifiés, en pose collée, nécessitent une planéité irréprochable. 

En chape traditionnelle, un chapiste va travailler avec un mélange humidifié de sable de Rhin et ciment (consistance terre humide). Ce ne sera donc pas un mélange coulé. Des points de niveaux sont établis et le mortier de chape est nivelé entre ceux-ci avec des règles en aluminium pour que les planéités soient correctes. De cette manière-là, on sait doser précisément ce qu’on a à charger et lisser parfaitement la surface. 

Alors qu’elle est éprouvante et plus lente à réaliser, pourquoi est-elle le plus souvent préférée à la chape coulée de type anhydrite ?

Ces deux vidéos (intégrées du net) montrent bien la différence de mise en œuvre entre les deux méthodes.

  • Dans le premier cas : points de niveau contre les murs qui déterminent le niveau fini, ensuite, on crée des bandes entre les plots et on remplit entre les bandes pour finaliser la chape.

 

  • Dans le deuxième : mise en place de points de niveau sous forme de piges amovibles, coulage de la chape, uniformisation de la masse au balai à débuller.

 

Tout comme il y a des différences de mises en œuvre, il y a du pour et du contre dans les deux solutions.

Contre la chape anhydrite (et pour la traditionnelle) : le temps de praticabilité, il faudra attendre beaucoup plus longtemps avant de pouvoir carreler dessus. Elle ne peut rester nue et nécessite un ponçage ultérieur (sauf avis contraire du fabricant) avant l’application du revêtement tant pour éliminer la laitance de surface que pour parfaire sa planéité. Elle est sensible à l’humidité et, dans certaines conditions, rejette des sels expansifs en réaction à des produits de pose à base de ciment. Les matériaux sont plus chers.

Pour la chape anhydrite (et contre la traditionnelle) : moindre couche, moins de réservation, on peut descendre dans les 3 à 5 cm d’épaisseur, ce qui convient particulièrement bien aux sols chauffants. Elle permet la réalisation rapide de grandes surfaces avec une moindre pénibilité. Sa résistance est excellente et les retraits sont très faibles

Leurs spécificités de mise en œuvre ont poussé le CSTC à publier une infofiche sur les « Particularités des chapes à l'anhydrite pour revêtements de sol durs ». Elle vise également à attirer l’attention des carreleurs sur l’importance d’être informé de la méthode utilisée. N’oublions pas qu’un carreleur est responsable de la qualité et la solidité de son travail à partir du moment où il a accepté de travailler sur le support.

 

 

Sources :
- « Chapes Fluides ou traditionnelles ? », 01/02/2008, www.batirama.com
- « Particularités des chapes à l'anhydrite pour revêtements de sol durs », décembre 2011, www.cstc.be
- www.chape-lafarge.fr
 Source de la photo utilisée à titre d’illustration : © Chistophe François