Prenez plaisir à parcourir ces deux livres, à première vue très différents, mais qui, tous deux, nous emmènent à la découverte de tranches d’histoire et de vie à travers l’architecture :

  • « Le Signal » de Sophie Poirier
  • « On est bien arrivés » de Renaud Epstein. 

Le Signal

Sur la côte française de l’océan Atlantique, un projet immobilier ambitieux (parmi d’autres) se prépare à conquérir le bord de plage.

1970 - Soulac-sur-Mer. La première barre se construit. Elle sera la seule, le projet est abandonné. Les huit autres et les bâtiments de services – loisirs dédiés ne verront pas le jour. Cette unique barre, devenue une balise paysagère, se verra appelée « Le Signal ». Menacée par l’érosion du littoral, elle a été déclarée insalubre en 2014. Un arrêté préfectoral la vide de ces habitants. Ce ne sera pas la seule sur les côtes françaises.

Les marées, les tempêtes rongent 25% des 1500 km du littoral français, principalement sur la côte Atlantique. En Gironde, l’eau gagne 2,50 m par an et dans les Landes 1,70 m. C’est loin d’être négligeable. Les habitants deviennent des victimes, non indemnisées, et vivent un véritable enfer.

Sophie Poirier a fait du sujet un roman où le rôle central est dévolu à un bâtiment. L’idée est originale, le sujet est sensible, émouvant. L’affaire du Signal est symbolique tant du point de vue architectural que social et juridique. Faut-il (encore) construire en bord de côte ? Qu’en est-il des rêves des personnes aux revenus modestes face à l’avidité de la promotion immobilière ? Y a-t-il une place pour le droit dans la logique des phénomènes naturels ? L’avis de la justice a été requis. La bataille fut longue et l’indemnité maigre.

Dans un texte analytique mais poétique, troublant, l’auteure raconte ces complexes discordances de l’amour et la perte, de la folie humaine et la fatalité climatique. Une réflexion à partager.

Sophie Poirier, Le Signal, Inculte Editions (09/02/2022 - EAN : 9782360841462)

 

On est bien arrivés - Un tour de France des grands ensembles

Il est sociologue, maître de conférences, chercheur et écrivain. C’est un passionné de l’histoire des villes, des quartiers et de ceux qui y vivent. Il explore les cités et collectionne les cartes postales des HLM, les grands ensembles comme il les appelle. Lui, c’est Renaud Epstein.

De cette fabuleuse collection dont il nous fait profiter quotidiennement sur Twitter, il a extrait un livre sur la diversité architecturale et son évolution depuis l’entre-deux guerre. 

 

 

Alors qu’ils sont perçus aujourd’hui comme des ghettos, ils ont été des lieux de vie agréables pour de nombreuses familles. Aires de jeux, piscines, jardins ou encore mini-golf créaient des espaces communautaires où il faisait bon de se rassembler. Vétusté, manque d’entretien, disparition des espaces ludiques et conviviaux, … ont procédé à une dégradation des conditions de vie et d’un environnement aujourd’hui oublié.

Une histoire à (re)découvrir de toute urgence. 

Renaud Epstein, On est bien arrivés - Un tour de France des grands ensembles, Seuil (11/02/2022 - EAN : 978-2493213020)

 

Voilà deux livres qui, à travers leurs regards sur l’architecture et l’urbanisme, suscitent la réflexion sur la promotion immobilière, le changement climatique, les nuisances humaines, la qualité de vie, le respect de l’autre tout simplement, … Vous nous direz ce que vous en avez pensé ?

 

 

Sources :
- « Erosion côtière : la France se prépare », 26/03/2021, www.france24.com
- « Note de lecture : « Le Signal » (Sophie Poirier) », Hugues, 30/03/2022, charybde2.wordpress.com
- « Les grands ensembles recto-verso », Julien Damon (sociologue, chroniqueur aux « Echos »), 28/02/2022, www.lesechos.fr
- www.librest.com
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