Tout droit issue de la construction industrielle, la préfabrication de toitures inclinées à l’aide de panneaux autoportants trouve sa place dans les nouvelles constructions et les rénovations. En effet, la rapidité de mise en œuvre et la diversification des fonctions intégrées facilitent l’émergence de ces systèmes de toitures. 

On trouve sur le marché deux types de panneaux autoportants, à savoir :

  • des panneaux qui, outre l’isolation thermique, comprennent la sous-toiture et le lattage. Une fois la couverture appliquée sur chantier, deux couches d’étanchéité sont obtenues, comme pour les couvertures traditionnelles
  • des panneaux dits all-in-one ou panneaux sandwiches, qui forment une couche unique d’étanchéité (âme isolante et parements métalliques, en bois, …). De multiples innovations peuvent y apporter des performances complémentaires sur les plans acoustique, esthétique, énergétique, …

Ces panneaux autoportants sont couverts par divers documents normatifs. Si les parements sont métalliques, les panneaux sandwiches doivent être conformes à la norme NBN EN 14509. S’ils sont réalisés à partir d’un autre matériau, c’est l’ETAG 016 qu’il convient de consulter.

 

Adhérence des parements

De nombreux panneaux sandwiches transmettent les efforts par l’intermédiaire de leur âme isolante. Le collage des parements revêt donc une importance particulière. Dans les spécifications de base mentionnées par la norme NBN EN 14509, l’adhérence de l’isolant sur le parement doit être supérieure à 0,018 MPa, ce qui offre une résistance suffisante aux charges de vent.

Cependant, il y a lieu de tenir compte de la configuration finale de la toiture, dans la mesure où celle-ci est susceptible d’avoir un impact sur la stabilité des éléments qui la constituent. En effet, certaines adaptations ultérieures peuvent influencer différemment l’adhérence du collage entre l’âme isolante et les parements. Il se trouve ainsi que :

  • visser un lattage dans les sommets des nervures du parement supérieur – pour la pose d’éléments de couverture traditionnelle (tuiles, ardoises, …) – ne sollicite pas le collage exagérément. Il convient néanmoins de s’assurer de la stabilité de l’ensemble du système
  • fixer un lattage destiné à la pose de panneaux photovoltaïques sollicite considérablement le collage et nécessite donc une analyse plus détaillée du réseau de fixations
  • coller une membrane sur le parement extérieur au moyen d’une colle de contact permet d’augmenter l’étanchéité (voir les règles de mise en œuvre dans la NIT 215)
  • il est déconseillé de souder à chaud une membrane bitumineuse sur des panneaux sandwiches avec parement extérieur métallique; cette pratique altère en effet le collage du parement, réduit fortement les performances mécaniques et augmente le fluage des panneaux
  • il est déconseillé de fixer les panneaux autoportants à la structure portante au moyen de fixations situées uniquement dans le parement intérieur. En effet, vu les portées (jusque 6 m) que peuvent atteindre ces panneaux, le vent peut générer des efforts de traction très importants au droit des fixations, que l’adhérence du parement intérieur ne peut reprendre.

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