Le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié le 9 août 2021 un nouveau rapport sur les connaissances les plus avancées concernant le changement climatique.

Le rapport, en chiffres, reprend :

  • 234 auteurs scientifiques issus de 66 pays
  • 14 000 articles de la littérature scientifique (existants) analysés et synthétisés
  • 78 000 commentaires de gouvernements et experts examinés par les auteurs (relecteurs et correcteurs techniques)
  • 3 949 pages de rapport

La compilation de toutes ces publications scientifiques, a permis au GIEC de dresser un bilan mondial rigoureux, détaillé et éclairé de l'état actuel des connaissances scientifiques sur le changement climatique.

Puisque « une image vaut mille mots », je vous propose de revenir sur quelques graphiques issus de ce rapport :

A. Un réchauffement planétaire?

graphique-evolution-temperature-moyenne-planete

La température moyenne de la planète mesurée depuis 1850 et la reconstruction de ces températures par des études paléoclimatiques remontant à 2000 ans.

Depuis 1850, nous avons d’ores et déjà dépassé la barre des 1,1°C de réchauffement moyen.

 

B. L’Homme en est-il vraiment responsable ?

graphique-comparaison-evolution-temperature-moyenne-planete

Comparatif de la température moyenne de la planète mesurée depuis 1850 (facteurs humain et naturels, en orange) et la simulation qui ne tient compte que des facteurs naturels (en vert).

Les seules simulations qui permettent de reproduire les courbes actuelles (mesurées) sont celles qui tiennent compte de nos émissions anthropiques de gaz à effet de serre.

C. Quels scénarios pour le futur ?

graphique-observation-et-projection-rechauffement-planete

SSP1-1.9 : scénario +1,5°C – très forte baisse des émissions dès 2025 avec une neutralité carbone en 2050.

Cette projection est basée sur une ambition unilatérale de tous les états d’atteindre la neutralité carbone très rapidement. Ce n’est pas le cas actuellement, elle cette projection est d’ailleurs très peu probable, voire nulle.

SSP1-2.6 : scénario +2,0°C – baisse continue des émissions après 2025 avec une neutralité carbone serait atteinte entre 2050 et 2100.

Ce scénario découle d’une politique climatique coordonnée, sévère et efficace de tous les états (action dans la décennie). C’est actuellement moyennement probable.

SSP2-4.5 : scénario NDC +-3°C - pic des émissions vers 2030. Les émissions de CO2 augmenteraient légèrement jusqu’environ 2030-2035, puis resteraient sur un plateau jusqu’à 2050 environ, avant de diminuer plus progressivement, sans toutefois atteindre zéro émission nette en 2100.

C’est la courbe que nous empruntons actuellement (sauf machine arrière de certains états). Les pays développés réduisent drastiquement leurs émissions et les pays en voie de développement limitent leur impact.

SSP3-7.0 : scénario de hausse forte des émissions : Ce scénario induit des émissions de GES en hausse, à peu près multipliées par deux entre les niveaux actuels et 2100, et un réchauffement de +3,6°C à cette échéance. Scénario qui nous attend si les politiques climatiques ne sont pas coordonnées et efficaces. Il est moyennement probable.

SSP5-8.5 : scénario de hausse très forte des émissions. Ce scénario induit des émissions de GES en forte hausse, à peu près multipliées par deux entre les niveaux actuels et 2050 un réchauffement de +4,4°C à cette échéance. Ce scénario permet de dessiner une évolution sans politique climat internationale efficace. Il est très peu probable.

D. Quelles conséquences ?

graphique-frequence-et-augmentation-des-extremes-de-temperature 

Nombre de canicules tous les 50 ans en fonction de l’augmentation des températures moyennes.

Un climat déréglé, entrainera des phénomènes extrêmes plus réguliers (canicules, tempêtes, inondations, épidémies, incendies, …) avec un poids certain sur l’économie, la vie sociale et l’agriculture.
Pour rappel, les coûts des inondations de juillet 2021 en Région wallonne est estimé à 3 milliards d’euros.

En chiffres, une augmentation de 2°C c’est :

→ 35 à 47% du permafrost fondu
→ 13% des régions dont l’écosystème est modifié
→ 100% des coraux blanchis
→ -3 millions de tonnes de poissons pêchés
→ 490 millions de personnes exposés à une pénurie d’eau
→ 2,7x plus de personnes impactées par les inondations
→ …

E. Et la construction dans tout cela ?

→ En Belgique, le chauffage des bâtiments résidentiels représente 13,3% des émissions de GES
→ La seule production de ciment, ingrédient clé du béton, génère 7% des émissions mondiales de CO2, selon la GCCA - trois fois plus que celles du transport aérien.

Le secteur de la construction devra donc continuer à s’adapter pour répondre rapidement aux ambitions climatiques. Les pistes, nombreuses et variées, devront nous permettre d’atteindre nos objectifs :

  • La Performance énergétique des bâtiments (depuis 2010)
  • La rénovation énergétique du parc Immobilier existant 
  • L’analyse du cycle de vie des bâtiments
  • L’économie circulaire
  • La décarbonatation du ciment 
  • La mise en place de politique de développement durable dans les entreprises
  • L’écoconstruction

 

 

Sources :

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